Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 1er juin 2023 à 11h30

Rassemblement en solidarité avec Emilio

Le 1er juin à Gap se tiendra la dernière audience - à l'issue de laquelle sera prononcée la sentence - pour notre camarade et ami Emilio Scalzo. Emilio, militant NoTav de longue date et engagé depuis le début dans la solidarité avec les exilé-es qui traversent la Valsusa et le Briançonnais, est accusé de violence contre un fonctionnaire public suite à la manifestation du 15 mai 2021 entre Clavière et Montgenèvre.

Cette journée était organisée en réponse à l'expulsion de la Casa Cantoniera, le Refuge autogéré pour les personnes exilées à Oulx. A' cette occasion, les gendarmes, déployés sur les sentiers de montagne pour empêcher les manifestant-es de marcher sur les terres "françaises", avaient attaqué la manifestation avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Emilio, qui a de graves problèmes de genoux, s'est défendu contre les coups de matraque de l'un d'entre eux, survenu alors qu'il était assis pour se reposer. Le policier (de quarante-cinq ans son cadet) s'en est sorti un bras endolori.

Et maintenant, le procès. Il risque des années de prison pour légitime défense.

Les gendarmes et la Paf (police aux frontières) contrôlent cette frontière, apportant avec eux un cortège de morts et de violences. Au moins huit corps ont été retrouvés dans ces montagnes, tous en fuite ou refoulés par la police des frontières française. Nombreux sont les blessées, les disparues pendants des jours, les innombrables refoulées, les maltraitées, les menacées, les volées. Chaque jour, des dizaines de personnes dépourvues du "bon" document tentent de franchir cette frontière, fuyant la guerre, la pauvreté, la discrimination, à la recherche d'une vie meilleure. Emilio, pour elleux, a toujours été là. Qui est le violent ? Celui qui chasse les migrants jour et nuit, refoulant des dizaines de personnes par jour, ou celui qui s'est toujours battu pour aider celleux qui passaient à ne pas mourir dans ces montagnes ? Qui est le violent, celui frappe sur commande, qui lance des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, qui matraque, ou qui se défend tout simplement contre cette violence ?

Nous sommes aux côtés d'Emilio. Nous nous souvenons toustes de la violence de la police française ; nous nous souvenons toustes des blessées parmi les Gilets jaunes, des yeux et des membres perdus et des personnes frappées à sang. Les morts dans les banlieux et dans les manifestations. Les blessés de Saint-Soline, dont Serge, un jeune homme de 32 ans qui a risqué la mort, qui est récemment sorti du coma mais dont le pronostic est encore incertain. Les CRS ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, véritables armes de guerre légalisées, à hauteur des yeux.

Le parquet de Gap tente de faire payer à Emilio tout ce qu'a été la lutte à la frontière, en utilisant la rhétorique du "violent" pour isoler et aliéner la solidarité. Ils veulent le faire passer pour l'un des leaders du "mouvement No Border", simplement parce que sur certaines photos il tenait une banderole et était l'un des plus âgés du cortège. Cette fois-ci, ils ne l'accusent pas de complicité d'immigration illégale, alors qu'Emilio était également jugé en Italie pour les occupations des deux refuges autogérés. Pour les prétendues "violences", il est plus facile d'accuser et de condamner. Surtout si la parole de chacun contre le témoignage d'un gendarme ne vaut rien.

Su quei sentieri c'eravamo tuttx.

NE LE LAISSONS PAS SEUL !
La solidarité ne s'arrête pas !

RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL DE GAP, à 11h30, POUR UN RASSEMBLEMENT NOURRI ET BRUYANT !